Transport illégal de bois précieux – La Société civile appelle à une tolérance zéro

 

L’affaire de transport illégal de bois précieux, impliquant une parlementaire élue sous les couleurs de l’IRD, continue de défrayer la chronique. Des organisations de la Société civile comme l’Alliance Voahary Gasy, la Commission nationale de plaidoyer environnementale (CNPE) ou encore Transparency International Initiative Madagascar, se sont exprimées sur le sujet au cours d’une déclaration hier. Ce scandale a éclaté sur les réseaux sociaux depuis le 04 octobre dernier lorsqu’un document, censé être une autorisation de transport de bois en provenance d’Ambatondrazaka, a été massivement partagé et fait réagir des milliers d’internautes. Le document en question comporte clairement l’en-tête de l’Assemblée nationale avec, de surcroit, la signature de la députée appartenant à la majorité présidentielle. 

 

Les organisations de la Société civile acculent cette dernière qui, selon eux, a commis plusieurs infractions dont l’abus de fonction si les faits sont avérés. « En aucun cas, un député n’est habilité à autoriser un transport de bois précieux », soulignent–elles avant d’ajouter que «  La délivrance d’une telle autorisation constitue un abus de fonction selon l’article 26 de la loi 2016 – 020 sur la corruption et une usurpation de fonction  selon l’article 258 du code pénal. Une infraction qui serait passible d’une peine de 2 à 5 ans d’emprisonnement». Alors que le chauffeur du camion, ayant transporté le chargement de bois et présenté ladite « autorisation » aux Forces de l’ordre, a été interpellé puis placé en détention préventive, la parlementaire en question n’a fait l’objet d’aucune disposition ni enquête officielle, pour le moment.

Immunité n’est pas synonyme d’impunité

Dans la même déclaration, ces organisations de la Société civile interpellent sur la multiplication des cas d’abus de fonction perpétrés par des parlementaires. Ces derniers qui se réfugient derrière l’immunité  pour commettre leur forfait. Il est, pourtant, clairement précisé dans l’article 73 de la Constitution que l’immunité parlementaire s’applique dans le but de protéger les députés ou sénateurs contre toute tentative de limiter leur liberté d’expression. « Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.  Aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation de l’Assemblée, sauf en cas de flagrant délit (…)», stipule ledit article.

Outre un vibrant appel au bureau permanent  de l’Assemblée nationale, la Société civile attire également l’attention du ministère de l’Environnement et du Développement durable afin d’appliquer la politique de tolérance zéro dans cette affaire et ce, conformément aux « Velirano » présidentiels n°3 sur la lutte contre la corruption et n°10 relatif à la gestion durable de nos ressources naturelles. La balle est ainsi dans le camp de la Chambre basse et du ministère !

Sandra R

 

La Santé Responsables de parking à l’HJRA : Ils arrondissent leurs fins de mois

A voir la réalité à l’Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA), l’accès au soin pour tous s’avère difficile. Néanmoins, parmi la devise du régime actuel, on a l’accès à la santé de qualité pour tous. Ceux qui ont des patients à HJRA se plaignent actuellement de l’augmentation du droit de parking à 500 Ariary par heure, soit 12 000 Ariary par jour. Les responsables arrondissent leurs fins de mois. Il n’y a plus aucune prise de considération de la population malgache. Les gens qui vont à l’hôpital et qui ont des proches malades ou qui y vont pour un traitement, se font escamoter. Il y a toujours un point d’équilibre dans le système de santé à Madagascar. Les riches sont en mesure de payer toutes les dépenses, mais les pauvres n’ont même pas les moyens de se soigner à cause de la spéculation et risquent le pire.

Tous les sacrifices sont vécus au niveau des hôpitaux publics. En vérité, les hôpitaux publics ne sont pas faits pour les pauvres. Les patients ne sont pas traités comme il faut s’ils n’ont pas d’argent. Les services d’urgence dans les hôpitaux publics n’ont pas du tout respecté les consignes de Mamimbahaoka imposant que tous les soins primaires soient gratuits. Un discours comme de l’eau sur le dos d’un canard. Les frais des premiers soins sont toujours taxés aux patients. Il n’y a aucun contrôle de la part du chef de l’hôpital. L’irresponsabilité du ministre de la Santé Publique, Zely Randriamanantany est également pointé du doigt. Dans la Grande Ile, la santé publique est peu développée et la qualité des services de santé laisse beaucoup à désirer. Il y a régulièrement pénurie de médicaments et de fournitures essentielles, et les structures d’urgence font défaut. La capacité du gouvernement à planifier efficacement et à gérer les programmes de santé est faible. On parle aussi de médicaments sains et accessibles pour tous, mais ce n’est pas du tout le cas. Les marges sur les prix des médicaments ne doivent pas dépasser 35% alors que la plupart des pharmacies prennent 50%, sinon plus, et aucune autorité ne les contrôle.

Certes, le ministère de la Santé Publique doit faire preuve de sa raison d’être par rapport au déficit du secteur de la santé dans le pays. Aucune amélioration du domaine de la santé n’est perçue jusqu’à maintenant. La qualité de service des membres du personnel de la santé est toujours pointée du doigt, sans parler des cris et de la maltraitance des malades. Le droit de parking ne fait qu’alourdir les peines des familles des malades