Le projet, de 2009 à aujourd'hui

Le rôle et la participation de l’AMDM

Ce projet, c’est celui du village et de FITAFA. Ils en sont les vrais acteurs. Nous, nous les aidons et leur permettons de le mettre en œuvre, à condition d’être réguliers dans le versement de nos aides. En respectant un calendrier de 2 versements par an en Juin et Décembre, nous leur donnons la possibilité de préparer des projets pluriannuels indispensables pour le développement du village. Quand on se demande, chaque matin, ce que l’on va pouvoir donner à manger à ses enfants dans la journée qui suit, on ne peut se projeter dans l’avenir, ni programmer un calendrier d’entretien, ni même imaginer un nouveau projet. C’est un problème latent, culturel, celui de l ‘Afrique pauvre qui doit réapprendre à vaincre ses peurs-et des peurs légitimes. C’est aussi celui du village d’Andohafarihy. Ce sont donc les responsables d’Andohafarihy et de FITAFA qui décident des priorités, du choix des chantiers à ouvrir, à poursuivre ou à fermer, et qui agissent sur le terrain. Ils nous font part de leurs projets et nous essayons de les aider à les expérimenter. C’est ainsi que nous avons voulu, dès 2009, les libérer du souci permanent du fonctionnement de l’école afin de leur permettre de se consacrer pleinement au développement de ces petits villages excentrés . Depuis cette date, nous versons régulièrement le salaire de 5 enseignants, la bourse de quelques enfants, une subvention pour l’achat ou le renouvellement de matériel, qu’il soit scolaire ou lié au projet de développement. Et puis au fil des années, nous avons répondu à des opérations concrètes, plus exceptionnelles (lampes solaires, vache, reboisement, construction et aménagement de la ferme école… Ce sont les réalisations concrètes , entre 2009 et 2023, qui sont listées et présentées ci-dessous, avec un commentaire réduit. 

 

Evolution du projet scolaire de 2010 à aujourd’hui

Réhabilitation des salles de classe

2009

2023

Des salles plus lumineuses, mieux équipées et mobilier rénové.

La rénovation des bâtiments

2009

2020

Murs recouverts de briques, meilleure isolation Toit en tôle à la place du chaume, petite terrasse autour des bâtiments pour permettre aux élèves de s’asseoir au sec au moment des repas et construction de au-vents au dessus des fenêtres, fenêtres élargies

Renouvellement du mobilier scolaire, acquisition de matériel pour les salles et la cour de récréation

2009

2018

Ouverture d’un CDI en remplacement de la bibliothèque. Le cadre est agréable, les étagères sont remplies de manuels scolaires (dont certains ont été collectés dans le bassin houiller en nombre suffisant auprès de fédérations de parents d’élèves et des collèges) pour permettre à une classe de travailler sur un même document

Acquisition de matériel pour la cour de récréation

2009

2018

Renouvellement du mobilier scolaire, acquisition de matériel pour les salles

Matériel réparé ou confectionné dans la petite scierie pour offrir  de meilleures conditions d’accueil aux enfants dans  des classes agréables et joyeuses (ici le jardin d’enfants)

Ouverture du jardin d’enfants

En 2009, l’école d’Andohafarihy scolarisait les enfants à partir de 6-7 ans, dans le meilleur des cas.

Depuis, avec le développement du site, les emplois créés, les parents ont été moins disponibles pour surveiller les enfants, et le projet de ferme-école ouverte aux adultes n’a fait qu’amplifier le problème.

 Il fallait don c ouvrir l’ école aux plus jeunes, surtout à ceux , venus des villages proches dont les parents  travaillent dans les champs ou sont en formation.

 2 classes « jardin d’enfants «  ont été ouvertes, avec  un cérémonial officiel qui a renforcé l’image positive de l’opération.

Salle de classe adaptée aux plus petits,

Évolution du projet  éducatif de 2010 à aujourd’hui

Madame Rakotondrabe et sa fille Haingo, longtemps responsables de la partie scolaire du projet ont aussi œuvré pour une sensibilisation aux questions d’hygiène et de santé publique.

Cours d'hygiène aux jeunes élèves

Il y a beaucoup à faire en ce domaine. Certains points peuvent être abordés en classe et mis en action das le cadres d’activités scolaires (hygiène dentaire , nécessité de repas réguliers…)

D’autres relèvent d’un projet plus global lié au développement du site (variété de l’alimentation, qualité de l’eau, installations sanitaires).

La défécation en plein air ou « à l’air libre » est un des fléaux majeurs en ce qui concerne la santé publique. Les familles malgaches ne disposent pas de toilettes. Cela concerne surtout les zones rurales ( 40% de l’ile sont concernés), mais aussi les villes, y compris les bas quartiers de Tananarive. Les dangers sont réels : transmission de maladies par les mouches ou l’eau de pluie surtout en période d’inondation (diarrhées, choléra, typhoïde, poliomiélyte), agressions sexuelles . Les habitants vont donc à l’extérieur, à l’air libre. Il s’agit là d’un problème structurel. Certains villages ne disposent pas de sanitaires, d’autres les partagent entre plusieurs familles. C’est aussi un problème culturel et comportemental. C’est donc à l’école d’éduquer les enfants et, grâce à eux, les familles. En 2009, il y avait un bloc sanitaire pour les 300 personnes de l’école. Aujourd’hui, plusieurs blocs mobiles, dits « toilettes sèches » ont été installés. Elles n’utilisent pas d’eau. L’intérêt d’assainissement écologique est de récupérer les excréments pour une valorisation par le compost.

S’est rajouté depuis quelques années une information sur  les nuisances de la déforestation et l’utilité du reboisement.

Opération annuelle de reboisement

La déforestation est aujourd’hui un fléau à l’échelle de la planète. Il y a un siècle, la route Tananarive-Majunga était recouverte de forêts. Aujourd’hui, l’on peut traverser cette région sans voir un seul arbre sur de nombreux kilomètres. Pour manger et se chauffer, il fallait du bois et du charbon de bois. Pour cultiver la terre et y puiser de quoi se nourrir, il fallait des terrains exploitables. Pour nourrir les troupeaux de zébus et il fallait déforester et créer des zones d’herbage Pour permettre le trafic d’essences rares, de nombreux arbres ont été coupés… Il y a ainsi environ 70 000 hectares de forêts qui disparaissent tous les ans à Madagascar.(voir vidéo) Les conséquences sont dramatiques, non seulement pour la planète et la lutte contre le réchauffement climatique mais directement pour chaque habitant de Madagascar : L’érosion est forte, la bonne terre est évacuée dès les premières pluies et au bout de deux ou trois ans, il ne reste que la latérite, sorte de carapace dure , pratiquement impossible à travailler et sur laquelle il est impossible de cultiver. La coupe du bois, nécessaire à court terme est donc une catastrophe écologique à long terme. L’AMDM a proposé à M Rakotondrabe de subventionner tous les ans une opération reboisement. C’est donc, tous les ans, un minimum de 400 arbres ou arbustes qui sont plantés par les élèves. En 2022, les parents y ont aussi participé, signe que le message est bien passé.

Ouverture de puits

L’utilisation de l’eau est sans doute l’un des points important du projet de développement du site d’Andohafahiry

En 2009, nous avons constaté que le site vivait avec un château d’eau et un puits à fleur de terre

Le Château d'Eau et le puits en 2009

En 2021, des travaux de forage ont été réalisés pour créer d’autres point d’eau  et l’environnement immédiat du puits sécurisé.

Aujourd’hui l’alimentation en eau est multipliée dans de bonnes conditions d’hygiène

Le planning familial

 Enfin, dans un pays jeune (doublement de la population dans une génération), la limitationdes naissances et le planning familial restent une préoccupation essentielle qui ne peuvent être traités sans l’accord des familles et sans un changement de mentalité et de culture.

Cette photo, prise dans les environs de Tananarive témoigne des enjeux démographiques à Madagascar :

Trois Européens et trois Malgaches se sont ajoutés aux habitants de cette maison qui compte deux familles, soit deux couples et 18 enfants.

Malgré le taux encore important de décès d’enfants de moins d 5 ans,  il y a beaucoup d’enfants dans les familles malgaches. Faut-il dire trop ?

Il est évident que tout projet de développement doit se fixer comme objectif d’apporter de quoi se nourrir à toutes les personnes concernées par le projet. .

L’économie de subsistance doit peu à peu être remplacée par une économie de marché où l’excès de production peut être vendu, négocié, de manière à avoir quelques petites économies et  ne pas vivre toujours dans la crainte du lendemain.

Mme Rakotondrabe s’est emparée de cette question : Information, discussion, venue de membres du corps médical, prise en charge des soins…mais  malgré beaucoup d’investissement, le résultat n’a pas été probant :

Obstacles  pratiques :

 qui prend en charge les enfants durant l’hospitalisation des mères de famille ?

qui prend en charge les frais d’hébergement et de transport jusqu’à Tananarive ?

Obstacles culturels

Proverbe malgache : « les enfants sont comme une canne aux mains d’un élégant : c’est à la fois une parure et un soutien ». Un grand nombre d’enfants permet d’assurer l’avenir et 30% des enfants de moins de 12 ans travaillent, y compris dans des mines ou mendient à Tananarive.

Laisser à la femme la décision de ne pas avoir d’enfants –ou de ne plus avoir d’enfants- dépossède l’homme de son statut.

Obstacle religieux

Les églises sont importantes dans l’esprit malgache, et ce, depuis les débuts de la royauté qui a utilisé les missionnaires pour transformer politiquement et économiquement le pays.

Une grande partie des églises, ou des communautés religieuses sont contre l’avortement et contre toute initiative touchant au planning familial.

Une cantine couverte ouverte à tous

En 2009

la préparation des repas s’effectuait dans un trou creusé dans le sol et les grandes marmites chauffaient à l’air libre.

Aujourd’hui

un local cuisine protège les paniers de riz prêts à servir, les enseignants ont revêtu une tenue blanche

En 2009

Aujourd'hui

La préparation des repas s’effectuait dans un trou creusé dans le sol et les grandes marmites chauffaient à l’air libre

Un local cuisine protège les paniers riz prêts à servir, les enseignants ont revêtu une tenue blanche

Evolution du projet de développement de 2010 à aujourd’hui

En 15 ans, quelle évolution !

En 2009, les « journaliers se comptaient sur les doigts de la main. Aujourd’hui, ils sont plusieurs dizaines à travailler dans les champs.

Mais ce ne fut pas une sinécure :

Il a fallu d’abord travailler le sol d’abord à la main

Puis avec l’aide du bétail dont les excréments ont permis d’enrichir le sol

Ouvrir des rizières

Apprendre à planter en ligne

Rechercher  les plantes les plus adaptées à la qualité du sol  et au climat

Avec les premières vaches laitières  offertes par l’AMDM, et une herbe de meilleure qualité, M Rakotondrabe a essayé la production de fromage, tout en offrant des produits laitiers à la clientèle locale

Mais en raison de l’insécurité qui a cassé les circuits de commercialisation et surtout pour des motifs sanitaires, l’expérience q dû s’arrêter.

Avec la plantation de camphriers et de girofliers, l’installation d’alambics, et malgré les vols des jeunes pousses  dont le site a été victime, c’est aujourd’hui une grosse production d’huiles essentielles  de ravintsara, de giroflée, et d’ eucalyptus qui est préparée sur place, certifiée selon les normes européennes et exportée en France et en Suisse

Les résultats de la ferme, bien que précaires encore, sont donc encourageants. Mais la concurrence est rude et chaque nouveau créneau exploité et utile est copié par d’autres. L’AMDM aide ainsi les responsables à varier les cultures et les productions pour éviter que tout repose sur un seul débouché, afin de permettre au site de gagner en autonomie

Parallèlement  au développement économique, et à la création d’emplois,  le site a vu s’améliorer les conditions de vie du personnel

 Les logements des enseignants ont été rénovés.

En 2009

En 2020

Et grâce à une subvention accordée à l’AMDM  par la fondation TOTAL, elles ont été équipées d’une cellule photoélectrique  qui a remplacé la bougie.

 

« Aujourd’hui, grâce à vous et à cette lampe, notre vie à changé! » (message de remerciement reçu)

Evolution du projet de formation post scolaire de 2010 à aujourd’hui

Le projet de développement doit permettre aux habitants de rester dans leur lieu de viee au lieu  d’alimenter les circuits de mendicité ou de prostitution qui ont envahi la capitale Tananarive.

Scolariser, Eduquer, donner à tous les éléments pour appréhender le monde d’aujourd’hui était une première étape.

La seconde, tout aussi ambitieuse, est d’offrir, après l’école primaire  et le collège,  soit de continuer les études au lycée et à l’université, soit  de suivre une formation concrète et pratique adaptée aux besoins locaux.

Hygiène, diététique, agriculture raisonnée, artisanat, gestion familiale, comptabilité constituent, depuis 2022, la base de l’enseignement de la ferme-école qui a été achevée il y a peu et qui formera les habitants volontaires durant au moins une année scolaire.

De quoi rester sur place, améliorer sa qualité de vie, assurer le quotidien et se lancer dans des petits projets.

 

 Hommes et femmes, en couple si possible, sont invités à y participer.

D’abord fabriquer des briques

ensuite monter le bâtiment, le couvrir, installer les cloisons, le mobilier, puis commencer les formations. Pour la suite, voir en page d’accueil « les dernières nouvelles »

Apprendre à faire des briques
Apprendre à faire du pain
Apprendre à fabriquer un four

Evolution du projet d’accueil de 2010 à aujourd’hui

En 2023, la première génération de volontaires a commencé son stage

Parmi  les objectifs de l’AMDM, la part «  information » tient beaucoup de place car nous l’avons vécu à notre retour en France, beaucoup des personnes à qui nous avons fait part de cette expérience ne voulaient pas  croire que l’on puisse vivre ainsi en 2009-2020.

Pour eux, l’étranger reste un danger dont il faut se protéger par des murs, qu’il soient administratif, économique ou simplement nés de l’indifférence.

La circulation de l’information entre Andohafarihy et l’AMDM  reste difficile en raison de la différence de niveau de vie et du coût des communications.

Pour pallier cette difficulté, et dans le sens Europe – Madagascar avec l’aide financier d’ une association parisienne, une maison d’hôtes a été construite  depuis 2014 afin de recevoir les visiteurs qui veulent rester plus d’une journée à Andohafahiry.

 L’ hébergement y est possible pour un prix très acceptable pour nous, Européens.,

Et pour demain ?

Bilan après  toutes ces années

Le bilan doit être porté au crédit de l’équipe enseignante et des membres de l’association FITAFA à l’origine du projet avec Mme et M RAKOTONDRABE.

L’AMDM leur a donné les moyens de mettre en œuvre ce à quoi ils croyaient et de donner aux enfants de ces petits villages une scolarité positive qui leur permettra, par l’usage de l’écriture, de la lecture, de l’écriture, du calcul, de devenir des citoyens à part entière et de poursuivre une formation. Le travail sur le terrain, ce sont les enseignants.

 

Il suffit de regarder les photos qui suivent pour se rendre compte de l’impact qu’une telle initiative peut avoir auprès des familles et de leurs enfants.

Des taux de réussite aux examens et le meilleur résultat de la circonscription scolaire, des enfants heureux en classe et particulièrement au moment de la fête de Noël au cours de laquelle chacun reçoit un petit cadeau qui leur sera utile à la cantine, et quelques friandises dont l’effet néfaste sur les dents sera effacé par l’apprentissage de brossage des dents, mais surtout, l’intérêt porté globalement par les familles à tout ce qui se vit sur le site d’Andohafahiry.

Fête de Noël à l’école en classe

Tous réunis dans le temple transformé en grande salle  et à l’extérieur de l’école.

Les parents invités à la fête de l’école


1-Il y a bien sûr les actions commencées

Poursuite des initiatives qui permettront d’améliorer les résultats scolaires Stages de formation des enseignants et paiement des caisses de retraite Extension du petit réseau  photovoltaique pour équiper tous les logements, et si possible dans les village. A défaut, offrir une nouvelle fois des lampes solaires. Équipement en matériel et en mobilier de la ferme-école. Subvention de 500€ par mois pour la demi-pension  de toute l’école

2-Des actions nouvelles

Venue sur place, gracieuse, et pour une durée de plusieurs semaines d’un locuteur francophone qui permettra aux enseignants d’améliorer leur français, langue vivante étrangère Le reste, n’est pas de notre compétence mais relève de l’association FANAFA.

La logique voudrait que puisque nous avons accompagné le développement du site, nous allions jusqu’au bout de notre engagement et que nous aidions, par des mini-crédits  la réalisation des projets personnels des stagiaires sortant de la ferme-école . (pour les uns quelques volailles, ou un porc, ou une cocotte-minute, ou autres demandes encore qui permettrait de lancer un petit projet dans des familles qui n’ont qu’un € de revenu par jour). Du moins si la demande est formulée.